Israël et les pays du Golfe : les enjeux d'un rapprochement stratégique

Le discret rapprochement économique opéré par Israël avec Oman et Doha dans les années 1990 a laissé place depuis 2011 à une convergence d’intérêts sécuritaires avec Abou Dhabi et Riyad autour de deux ennemis communs : les Frères musulmans et l’Iran.

Le succès politique des mouvements fréristes dans le sillage des Printemps arabes, la reprise des négociations sur le nucléaire iranien en 2013 puis la signature controversée de l’accord de Vienne en 2015, ainsi que la défiance partagée à l’égard de la diplomatie moyen-orientale de l’ancienne administration Obama, ont renforcé les relations entre Israël et certains pays de la péninsule arabo-persique. La promotion de Mohammed ben Salman au titre de prince héritier du trône saoudien en juin 2017 et l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche ont probablement marqué un tournant dans cette entente qui n’est plus tacite, mais se donne à voir par la mise en scène de formes tangibles de coopération.
La constitution d’un axe anti-iranien allant de Tel-Aviv à Washington en passant par Abou Dhabi et Riyad n’est donc plus un secret pour personne. Néanmoins, la nature exacte de cette relation intrigue. Elle suscite de nombreuses rumeurs et autres théories du complot et effraie par les risques d’escalade militaire qu’elle fait peser sur un Moyen-Orient déjà polarisé autour des ambitions iraniennes et saoudiennes. Quels sont les fondements et les contreparties qui sous-tendent la relation triangulaire entre Tel-Aviv, Washington et Riyad ? Quelle place est accordée à la question palestinienne dans ce rapprochement régional ? Pourquoi certains pays du Golfe s’embarrasseraient-ils d’une normalisation de leurs relations avec Israël alors que cette relation leur apporte, pour l’heure, plus d’opportunités que de contraintes ? Il serait en effet très risqué pour eux de se mettre à dos une partie des opinions publiques arabes, en particulier au Levant, et de donner raison à ceux qui voient dans la constitution d’un axe israélo-saoudo-américain un moyen de brader la question palestinienne pour mieux attaquer l’Iran. Il ne s’agit donc pas seulement ici de saisir les raisons et les modalités d’une éventuelle coopération bilatérale jugée « contre-nature », mais bien d’évaluer ses enjeux et sa charge potentiellement explosive pour le Moyen-Orient dans son ensemble.
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