Renouer avec l’ADN nucléaire de l’Europe : une question politique

L’énergie nucléaire, principale source d’électricité bas carbone en Europe, constitue un atout stratégique pour répondre aux enjeux climatiques et géopolitiques.

Reconnaître le parc nucléaire comme un actif stratégique est essentiel pour la décarbonation et la sécurité énergétique. Or malgré une maîtrise presque totale de la chaîne de valeur technologique et industrielle, l’Union européenne (UE) sous-exploite ce potentiel, freinée par des réglementations discriminatoires et un manque d’ambition collective. Une relance urgente de l’industrie nucléaire s’impose, reposant sur des partenariats et une concurrence dynamique pour réduire les coûts et accélérer le déploiement de nouveaux réacteurs. La standardisation et l’accès au financement privé sont aussi les conditions nécessaires à la renaissance du nucléaire européen.
La France, pivot de cette ambition nucléaire européenne, affronte trois défis fondamentaux. D'abord, la reconstitution d'un écosystème industriel érodé par la désindustrialisation. Ensuite, la réinvention du rôle de l'État dans un contexte économique transformé. Enfin, une clarification des rôles pour permettre à Électricité de France (EDF) de se concentrer sur sa remontée en puissance industrielle, loin du modèle, obsolète, du champion national unique, dans une perspective partenariale.
Dans un tel contexte, la stratégie à déployer s’articule en trois volets : optimiser le nucléaire existant, relancer les programmes de construction de réacteurs de puissance et permettre l’émergence de filières européennes de SMR, le tout accompagné par des politiques ambitieuses sur le cycle du combustible.
Les petits réacteurs modulaires (SMR) émergent comme une solution prometteuse. Cependant, l’absence d’une stratégie européenne unifiée et le sous-financement chronique menacent de reléguer l’UE derrière les États-Unis et d’autres puissances. Une approche pragmatique, éloignée des débats idéologiques, est cruciale pour garantir la compétitivité des SMR, solution importante pour l’avenir de l’industrie européenne dans un contexte de neutralité carbone. Cela implique d’harmoniser autant que possible les certifications, de mobiliser des financements publics et privés et de développer le cycle du combustible.
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