Pour une histoire des relations internationales ou vers une histoire globale ?

L'action et le système du monde. Nouvelle édition augmentée 2011
L'objet de ce livre est de jeter les bases d'une praxéologie, c'est-à-dire d'une " science de l'action ", qui englobe notamment les domaines complémentaires de l'économie, de la stratégie et des relations internationales. Le cadre conceptuel est donc pluridisciplinaire. Sa flexibilité est bien adaptée à un monde où la primauté des États est soumise à l'épreuve d'unités actives puissantes et mobiles, qui tirent tout le parti de la révolution des technologies de l'information, et de la mondialisation. La question de la gouvernance, dont l'enjeu est l'avenir de la guerre et de la paix, de la misère et de la prospérité, fait l'objet d'une grande attention.
Vers un monde plus sûr - Entretien avec Robert Badinter
Robert Badinter, ancien garde des Sceaux et président du Conseil constitutionnel, a été sénateur des Hauts-de-Seine. Décédé le 9 février 2024, il entre au Panthéon le 9 octobre 2025.
Il a fait partie du Groupe de personnalités de haut niveau chargé par le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, de rédiger un rapport rendu public en décembre 2004 sous le titre : "Un monde plus sûr : notre affaire à tous".
L’Ifri rend hommage à Robert Badinter qui fut membre de son Conseil d’administration, en reproduisant l’entretien qu’il avait accordé à Politique étrangère pour son numéro de septembre 2005.
Le rôle des idées dans les relations internationales
Si les idées ont joué un rôle déterminant au XXe siècle, à travers l’affrontement des idéologies totalitaires et libérales entre 1917 et 1989, leur impact sur les relations internationales est moins facile à mesurer depuis la fin de la guerre froide. Pour certains, le monde serait entré dans une phase post-idéologique où prime tantôt l’économique, tantôt le passionnel ; pour d’autres, le triomphe du marché et de la globalisation masquerait celui de l’idéologie libérale américaine ; pour d’autres encore, l’opposition entre laïcs et religieux aurait pris le relais des conflits proprement politiques ; pour d’autres, enfin, les idéologies émergentes seraient celles du communautarisme et des droits de l’homme. Mais, dans ce paysage encore flou, une chose reste sûre : plus que jamais, les idées à la fois sont manipulées par les jeux de la puissance et contribuent à les reformuler.
Le début de l'histoire : globalisation financière et relations internationales
Avec la Première Guerre mondiale commencent à la fois le XXe siècle et la fin d’une période d’internationalisation économique et de régulation des déséquilibres par le marché : la crise de 1929 et la Seconde Guerre mondiale renforcent cette marche à l’étatisation des institutions de l’échange, du crédit, du travail et de la production. Puis, en deux décennies, à partir des années 70, ce mouvement s’inverse : les marchés se libéralisent, le libre-échange se propage, et l’ordre économique mondial, de nouveau, impose sa loi aux politiques nationales. Aux yeux de l’historien, il semble bien que la globalisation financière en cours soit au coeur d’un phénomène troublant : la résurgence, en pleine modernité, de la « civilisation du XIXe siècle ».
« On or about December 1910 human character changed. I am not saying that one went out, as one might into a garden, and there saw that a rose has flowered, or that a hen had laid an egg. The change was not sudden and definite like that. But a change there was, nevertheless ; and since one must be arbitrary, let us date it about the year 1910. »
V. Woolf, « Character in Fiction », dans Essays of Virginia Woolf 1919-1924
Le droit dans les relations internationales
S’il fallait résumer l’évolution du droit international au cours des cent dernières années, la dialectique du «tout a changé, rien n’a changé» pourrait légitimement servir de grille de lecture. D’un côté, en effet, il semble bien que le droit international se soit employé à limiter la puissance des États, que ce soit par le développement des mécanismes de sécurité collective, par la montée des interdépendances dans le cadre d’un mouvement de multilatéralisation et d’institutionnalisation de la vie internationale, ou encore par l’universalisation progressive des droits de l’homme et des peuples. D’un autre côté, cependant, les nouvelles techniques et procédures juridiques inventées pour gérer ce nouvel ordre international ont largement continué de fonctionner sur un mode et une logique interétatiques. Peut-être le XXIe siècle fera-t-il pencher plus nettement la balance dans un sens ou dans l’autre ?
Raymond Aron et la théorie des relations internationales
L'ampleur de l'oeuvre de Raymond Aron a toujours fait le désespoir de ses commentateurs — et de ses disciples. On peut s'attendre à la publication de divers textes inédits ; néanmoins, hélas, cette oeuvre est désormais achevée.
Guerre en Ukraine : « Pour la Russie, l’Europe est devenue la principale menace »
INTERVIEW. En pleine crise ukrainienne, Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie/Eurasie de l’Ifri (Institut français des relations internationales), analyse les relations entre l'Union européenne et la Russie.
L’Europe face à la Chine : le cas allemand
Alors que la Commission européenne s'apprête à publier une nouvelle doctrine stratégique vis-à-vis de la Chine, un pays membre pourrait se placer au centre de ces bouleversements géopolitiques : la première économie du continent, l'Allemagne.

L'action et le système du monde. Nouvelle édition augmentée 2011
L'objet de ce livre est de jeter les bases d'une praxéologie, c'est-à-dire d'une " science de l'action ", qui englobe notamment les domaines complémentaires de l'économie, de la stratégie et des relations internationales. Le cadre conceptuel est donc pluridisciplinaire. Sa flexibilité est bien adaptée à un monde où la primauté des États est soumise à l'épreuve d'unités actives puissantes et mobiles, qui tirent tout le parti de la révolution des technologies de l'information, et de la mondialisation. La question de la gouvernance, dont l'enjeu est l'avenir de la guerre et de la paix, de la misère et de la prospérité, fait l'objet d'une grande attention.
Vers un monde plus sûr - Entretien avec Robert Badinter
Robert Badinter, ancien garde des Sceaux et président du Conseil constitutionnel, a été sénateur des Hauts-de-Seine. Décédé le 9 février 2024, il entre au Panthéon le 9 octobre 2025.
Il a fait partie du Groupe de personnalités de haut niveau chargé par le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, de rédiger un rapport rendu public en décembre 2004 sous le titre : "Un monde plus sûr : notre affaire à tous".
L’Ifri rend hommage à Robert Badinter qui fut membre de son Conseil d’administration, en reproduisant l’entretien qu’il avait accordé à Politique étrangère pour son numéro de septembre 2005.
Le début de l'histoire : globalisation financière et relations internationales
Avec la Première Guerre mondiale commencent à la fois le XXe siècle et la fin d’une période d’internationalisation économique et de régulation des déséquilibres par le marché : la crise de 1929 et la Seconde Guerre mondiale renforcent cette marche à l’étatisation des institutions de l’échange, du crédit, du travail et de la production. Puis, en deux décennies, à partir des années 70, ce mouvement s’inverse : les marchés se libéralisent, le libre-échange se propage, et l’ordre économique mondial, de nouveau, impose sa loi aux politiques nationales. Aux yeux de l’historien, il semble bien que la globalisation financière en cours soit au coeur d’un phénomène troublant : la résurgence, en pleine modernité, de la « civilisation du XIXe siècle ».
« On or about December 1910 human character changed. I am not saying that one went out, as one might into a garden, and there saw that a rose has flowered, or that a hen had laid an egg. The change was not sudden and definite like that. But a change there was, nevertheless ; and since one must be arbitrary, let us date it about the year 1910. »
V. Woolf, « Character in Fiction », dans Essays of Virginia Woolf 1919-1924
Le rôle des idées dans les relations internationales
Si les idées ont joué un rôle déterminant au XXe siècle, à travers l’affrontement des idéologies totalitaires et libérales entre 1917 et 1989, leur impact sur les relations internationales est moins facile à mesurer depuis la fin de la guerre froide. Pour certains, le monde serait entré dans une phase post-idéologique où prime tantôt l’économique, tantôt le passionnel ; pour d’autres, le triomphe du marché et de la globalisation masquerait celui de l’idéologie libérale américaine ; pour d’autres encore, l’opposition entre laïcs et religieux aurait pris le relais des conflits proprement politiques ; pour d’autres, enfin, les idéologies émergentes seraient celles du communautarisme et des droits de l’homme. Mais, dans ce paysage encore flou, une chose reste sûre : plus que jamais, les idées à la fois sont manipulées par les jeux de la puissance et contribuent à les reformuler.
Le droit dans les relations internationales
S’il fallait résumer l’évolution du droit international au cours des cent dernières années, la dialectique du «tout a changé, rien n’a changé» pourrait légitimement servir de grille de lecture. D’un côté, en effet, il semble bien que le droit international se soit employé à limiter la puissance des États, que ce soit par le développement des mécanismes de sécurité collective, par la montée des interdépendances dans le cadre d’un mouvement de multilatéralisation et d’institutionnalisation de la vie internationale, ou encore par l’universalisation progressive des droits de l’homme et des peuples. D’un autre côté, cependant, les nouvelles techniques et procédures juridiques inventées pour gérer ce nouvel ordre international ont largement continué de fonctionner sur un mode et une logique interétatiques. Peut-être le XXIe siècle fera-t-il pencher plus nettement la balance dans un sens ou dans l’autre ?
Raymond Aron et la théorie des relations internationales
L'ampleur de l'oeuvre de Raymond Aron a toujours fait le désespoir de ses commentateurs — et de ses disciples. On peut s'attendre à la publication de divers textes inédits ; néanmoins, hélas, cette oeuvre est désormais achevée.
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