Vers une ère métallisée : renforcer la résilience des industries par un mécanisme de stockage stratégique de métaux rares

La décarbonation de nos économies, les défis de renforcement de la résilience des chaînes de valeur industrielles, de la réindustrialisation notamment par les technologies bas-carbone et digitales, et la fin d’une période de pétrole et de gaz bon marché accélèrent l’avènement d’une ère de dépendances accrues vis-à-vis des métaux dans un contexte de compétition nouvelle et croissante pour l’accès aux ressources.

La transformation bas-carbone du système électrique est en train de progressivement substituer un coût variable proportionnel à l’énergie fossile produite (pétrole, gaz ou charbon), à un coût fixe en métaux en matériaux par capacité de production installée. Autrement dit, le monde va passer de kilowattheures (kWh) très carbonés consommateurs d’énergies fossiles à des kWh très « métallisés ». En outre, toutes les technologies de pointe et aciers à haute valeur ajoutée utilisent une quantité croissante de métaux rares. C’est notamment le cas de l’industrie aéronautique et de défense.
L’Union européenne (UE) et ses États membres ne sont plus une puissance minière et la Commission européenne n’est pas compétente dans le domaine de la politique minière. Or, la dépendance aux importations s’accroît. La France entend affirmer, avec ses partenaires européens, une souveraineté industrielle et technologique qui n’est pas compatible avec cette situation de renforcement des dépendances et vulnérabilités.
Les trois axes avancés par la France pour sécuriser l’approvisionnement en métaux critiques (renouveau minier, recyclage et accords avec des pays producteurs, le tout soutenu par un fonds d’investissement) marquent un réveil qui, bien qu’il soit tardif, revêt une grande importance à condition qu’un véritable processus et une culture stratégique des minerais et métaux se mettent en place pour renforcer encore ces premiers jalons.
Ces propositions ne permettent pas d’assurer une résilience à court terme en cas de rupture des chaînes d’approvisionnement. Si les très grands groupes ont les moyens de mener une stratégie autonome de sécurisation de leurs fournitures, la plupart des entreprises des secteurs de l’énergie, ou de la défense, ne l’ont pas. La réflexion autour de la recréation d’un stock stratégique de métaux rares au Havre est une condition de la résilience et souveraineté des industries
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