L’analyse du risque pays : plus qu’une discipline postmoderne

Les débats de méthode sont anciens et nombreux sur les étapes de la croissance et les voies de la modernisation politique des pays.
La mondialisation et la dialectique internationale nouvelle qu’elle induit, entre tension à la convergence et tension à la divergence, remet en cause nombre de méthodes d’évaluation. Au-delà de l’élaboration des critères les plus objectifs possibles, la formalisation des avenirs imaginables doit laisser toute leur place à l’approche subjective et à l’incertitude.
Jonathan Story est professeur émérite d’économie politique internationale à l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD) à Fontainebleau.
Traduit de l’anglais par Loïc Hoff.
Article publié dans Politique étrangère, vol. 79, n° 2, été 2014
Vous pouvez lire l’article en langue anglaise – Country Risk Analysis: More than a Postmodern Discipline
Plan de l’article
Le système mondial et la réflexion sur la modernisation
Un tableau permettant d’identifier les risques pays
Mondialisation : convergence ou divergence ?
La nouvelle dialectique internationale et le risque pays
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
En savoir plus
Découvrir toutes nos analysesHaïti 1825-2025 : géopolitique de la dette
En 1825, la France a fait signer à Haïti un accord exigeant de lourds versements financiers contre la reconnaissance de son indépendance. Aujourd'hui dans un état de déréliction généralisée, Haïti demande le remboursement de ces sommes, ouvrant un débat international important. La France, qui n'a pas formulé de réponse face à cette demande, reste pourtant un des rares États à se préoccuper du sort d'Haïti, et plus généralement de l'espace caraïbe.
Trump II : le choc des idéologies
L'administration Trump II agrège des courants idéologiques très différents, voire opposés : populisme d'extrême droite, droite chrétienne réactionnaire, paléo-libertarisme ou encore tech-libertarisme. Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, ce sont les mesures populistes qui ont été les plus visibles. En effet, l'autorité du président a été renforcée, les contre-pouvoirs ont été affaiblis, une politique identitaire a été engagée et un nationalisme économique a été mis en place.
L'Europe à découvert ?
Alors que la Russie continue de menacer l'Europe, l'administration Trump ne cache pas son intention de se désengager – au moins partiellement – de la défense du continent pour se concentrer sur la compétition stratégique avec la Chine. Elle met ainsi la pression sur ses alliés européens pour qu'ils investissent davantage en matière militaire. Le sommet de l'OTAN qui s'est tenu à La Haye en juin 2025 a abouti à des engagements ambitieux des États membres pour relever leurs dépenses de défense.
Trump II et l'Asie : le vent se lève…
L'Indo-Pacifique est une priorité de l'administration Trump II, la Chine étant perçue comme le principal rival stratégique des États-Unis. Toutefois, Donald Trump a entamé son second mandat de manière déconcertante en durcissant les relations avec les partenaires traditionnels de Washington. Il a ensuite ouvert les hostilités avec Pékin, déclenchant une guerre commerciale plus intense encore que lors de son premier mandat. Les autorités chinoises n'entendent pas se laisser faire.