DOSSIER RAMSES 2023 : La guerre est là : enjeux, moyens
Redécouvrir la guerre comme expression singulière du conflit des intérêts. La guerre réelle, et tout ce qui l'escorte : les flux d'armements, les stratégies d'information et de propagande, l'usage de l'économie comme arme, le nucléaire comme (presque) non-dit...

Ukraine : premiers enseignements militaires, par Léo PÉRIA-PEIGNÉ et Élie TENENBAUM (voir la vidéo)
Préparation à la guerre, systèmes de commandement et de communication, équipements techniques et réserves de matériels, mobilisation et soutien des sociétés civiles, guerre de communication : la guerre d’Ukraine est riche de leçons, pour l’avenir du conflit lui-même, mais aussi pour des armées occidentales qui ont vécu depuis plus de trois décennies sur des concepts de décroissance et de projection dans des conflits expéditionnaires et limités.
Ukraine : des sanctions à la "guerre économique", par Norbert GAILLARD
L’effet des sanctions économiques est depuis longtemps discuté. Les sanctions prises contre la Russie depuis février 2022 constituent un choc historique, par leur ampleur et leurs conséquences. Elles n’ont pas eu d’effet sur la guerre d’Ukraine en elle-même. Mais plus qu’un effondrement rapide de l’économie russe, elles annoncent une véritable séparation entre l’aire économique de l’UE et la Russie, jusqu’ici très liées, et témoignent surtout de la puissance financière des États-Unis.
Dynamiques industrielles de l'armement, par Léo PÉRIA-PEIGNÉ
La sophistication technique continue des armements garantit une efficacité, mais elle limite les acquisitions de matériels de plus en plus dispendieux. Il faut sans doute trouver un nouvel équilibre entre performances techniques, coûts et modalités d’utilisation sur le champ de bataille. Pour les Européens, cet équilibre ne peut émerger que d’une coopération dans la conception et la production de ces armements, même si se heurtent ici les intérêts industriels, stratégiques et politiques.
Quel avenir pour les stratégies nucléaires ?, par Héloïse FAYET
Après le relatif effacement de l’immédiat après-guerre froide, l’armement nucléaire est de retour sur scène. La guerre d’Ukraine a entraîné un glissement du narratif stratégique russe, en même temps qu’elle constitue sans doute une incitation à la nucléarisation d’autres acteurs. Et le rythme de la prolifération ne ralentit pas, notamment en Corée du Nord ou en Iran. En dépit de la défiance marquée de certaines opinions publiques, prolifération et modernisation marquent la dynamique nucléaire actuelle.
Gagner la guerre avant la guerre ?, par Laurent BANSEPT et Élie TENENBAUM
La rivalité internationale s’organise aujourd’hui pour l’essentiel autour de la remise en cause d’un ordre mondial pensé et dominé par l’Occident. Le facteur militaire reste déterminant, mais il est accompagné ou contourné par de multiples moyens de stratégie indirecte, maniés par des acteurs très divers.
OTAN : retour aux fondamentaux, par Luc PAGÈS
Agitée depuis quelques années par de multiples doutes internes, l’Alliance resserre les rangs devant l’agression russe en Ukraine. Son nouveau concept stratégique constitue une réaffirmation des fondamentaux : défense collective et sécurité coopérative, en particulier avec l’Union européenne.
La compétition spatiale, par Raphaël BRIANT et Gaspard STOCKER
L’évolution technologique démocratise l’accès à l’espace et multiplie les acteurs qui peuvent y manoeuvrer : États ou entreprises. Les enjeux de puissance civils et militaires sont ainsi démultipliés : en temps de paix pour la maîtrise de la souveraineté, en temps de guerre pour celle des champs d’affrontement. La coopération européenne est nécessaire à la stratégie spatiale française. Tout comme un multilatéralisme, qui doit organiser et réguler le nouveau milieu stratégique de l’espace.
Djihadisme et contre-terrorisme, par Marc HECKER
Le terrorisme est un mode opératoire qui se concrétise dans des actions très diverses. D’où, également, la variété des moyens à mettre en oeuvre pour le contrer. Terrorisme de nuisance, terrorisme stratégique, wikiterrorisme, terrorisme multipolaire et rhizomique sont ainsi successivement apparus au fil des décennies, les réponses tentant de s’adapter. La menace décroît ici ou là, se déplace, passe au second plan des préoccupations stratégiques, mais il serait naïf de la croire disparue.
Le lawfare : une prise en compte stratégique, par Amélie FÉREY
La compétition internationale fait désormais une large place au droit, chacun en usant pour appuyer ses manoeuvres stratégiques, délégitimer celles de l’adversaire, élaborer de nouvelles normes, bref tenter de construire un nouvel ordre international conforme à ses intérêts bien compris.
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Proxies régionaux. Soutien de Moscou. Latence nucléaire. Dissuasion balistique. L’équilibre sur lequel Téhéran avait bâti sa doctrine a chancelé — avec une rapidité impressionnante. Une semaine après l’annonce d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, il est possible de dresser un bilan détaillé des raisons structurelles qui ont permis à Tel Aviv de déjouer les plans de la République islamique et de dégager des perspectives.
Repenser la fonction « Protection – Résilience ». Un nécessaire changement de paradigme face à un environnement qui se durcit
La France comme les autres pays européens est confrontée de manière directe, tout particulièrement depuis le début de la guerre en Ukraine, à une stratégie hybride de déstabilisation mise en œuvre par la Russie. Cette stratégie se matérialise dans l’ensemble des champs et des milieux possibles d’affrontement et a pour objectif, outre de saper le soutien occidental à l’Ukraine, d’affaiblir les pays européens avec lesquels la Russie se perçoit dans une confrontation systémique de long terme.
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Au moment où le Sommet de l'OTAN se tient à La Haye du 24 juin au 25 juin 2025, la réélection de Donald Trump à la présidence américaine interroge profondément la nature du lien transatlantique. Si les garanties de sécurité de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), article 5 et dissuasion nucléaire notamment, ne sont pour l’instant pas officiellement remises en cause ou amoindries, des projets de la nouvelle administration portent sur le désengagement de fonctions au sein de l’Alliance, en particulier le poste de SACEUR (Supreme Allied Commander Europe).