Le djihadisme en France : esquisse de typologie

Sécurité & Stratégie, la revue du club des directeurs de sécurité et de sûreté des entreprises, consacre son n°4/2017 au terrorisme. Marc Hecker y signe un article sur le djihadisme en France.

Sept ans après le début de la guerre civile en Syrie et deux ans après les attentats du 13 novembre 2015, le profil des ressortissants français attirés par le phénomène djihadiste reste flou. Bien souvent, une formule générale revient : « Il n’y a pas de profil-type ».
Cette formule mérite néanmoins d’être questionnée. L’Institut français des relations internationales (Ifri) conduit actuellement un projet de recherche sur l’évolution des profils des Français impliqués dans des affaires de terrorisme. Pour ce faire, nous assistons notamment à des procès et analysons des jugements. Si nous ne disposons pas encore de résultats consolidés, quelques tendances semblent néanmoins se dégager.
Cinq catégories d’individus pourraient être distinguées, en fonction du degré d’implication dans la mouvance djihadiste et de l’effectivité d’un passage à l’acte violent : 1) les radicalisés, c’est-à-dire des personnes adhérant de manière plus ou moins prononcées à l’idéologie djihadiste ; 2) les "velléitaires", c’est-à-dire les individus qui élaborent un projet de départ sur une terre de djihad ; 3) les djihadistes, c’est-à-dire les personnes qui partent effectivement sur une terre de djihad ; 4) les combattants, c’est-à-dire les individus qui, une fois arrivés sur une terre de djihad, participent à la lutte armée et enfin 5) les terroristes, c’est-à-dire les personnes qui s’engagent dans des projets d’attentats en France, avec ou sans passage par un camp d’entraînement à l’étranger.
Cet article peut être acheté sur le site cairn.info.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analyses2001-2025 : guerre globale contre le djihadisme
Malgré des moyens considérables dédiés à la guerre globale contre le terrorisme, la menace djihadiste n’a pas disparu.
L’Iran face à ses limites : 10 points sur les causes structurelles d’une cassure tactique
Proxies régionaux. Soutien de Moscou. Latence nucléaire. Dissuasion balistique. L’équilibre sur lequel Téhéran avait bâti sa doctrine a chancelé — avec une rapidité impressionnante. Une semaine après l’annonce d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, il est possible de dresser un bilan détaillé des raisons structurelles qui ont permis à Tel Aviv de déjouer les plans de la République islamique et de dégager des perspectives.
Repenser la fonction « Protection – Résilience ». Un nécessaire changement de paradigme face à un environnement qui se durcit
La France comme les autres pays européens est confrontée de manière directe, tout particulièrement depuis le début de la guerre en Ukraine, à une stratégie hybride de déstabilisation mise en œuvre par la Russie. Cette stratégie se matérialise dans l’ensemble des champs et des milieux possibles d’affrontement et a pour objectif, outre de saper le soutien occidental à l’Ukraine, d’affaiblir les pays européens avec lesquels la Russie se perçoit dans une confrontation systémique de long terme.
Réformer les commandements de l’OTAN. Entre européanisation, émergence de nouveaux leaders et rôle des États-Unis
Au moment où le Sommet de l'OTAN se tient à La Haye du 24 juin au 25 juin 2025, la réélection de Donald Trump à la présidence américaine interroge profondément la nature du lien transatlantique. Si les garanties de sécurité de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), article 5 et dissuasion nucléaire notamment, ne sont pour l’instant pas officiellement remises en cause ou amoindries, des projets de la nouvelle administration portent sur le désengagement de fonctions au sein de l’Alliance, en particulier le poste de SACEUR (Supreme Allied Commander Europe).