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L’ASEAN, en marge de l’architecture régionale de sécurité ?

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Couverture de Politique étrangère 4-2025
Accroche

Les dirigeants d’Asie du Sud ne manquent pas de rappeler la « centralité » de l’ASEAN dans l’architecture de sécurité régionale. Pourtant, en pratique, ils tendent à privilégier les partenariats bilatéraux qui marginalisent progressivement cette organisation. Cette fragmentation affaiblit la coopération régionale, accentue les divisions et compromet la stabilité face aux tensions croissantes dans l’Indo-Pacifique. Ces tendances sont préoccupantes, à l’heure où s’aiguise la rivalité sino-américaine.

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La compétition globale à laquelle se livrent la Chine et les États-Unis se traduit particulièrement, en Asie du Sud-Est, dans le domaine de la sécurité. Dans cet espace maritime et continental situé à la confluence des océans Indien et Pacifique, leurs stratégies concurrentes structurent l’environnement régional de deux manières au moins. D’une part, les actions de Pékin et Washington affectent directement la souveraineté et la sécurité des États riverains, notamment en mer de Chine méridionale où la Chine déploie une palette d’actions hybrides – occupation et poldérisation d’îlots, harcèlement des pêcheurs et garde-côtes d’autres nations, cyberattaques et opérations informationnelles… –, auxquelles Washington réplique en multipliant les opérations de liberté de navigation et autres exercices navals. D’autre part, la Chine comme les États-Unis s’investissent dans des partenariats sécuritaires approfondis, qui sont autant de vecteurs de leur influence régionale.


Confrontés aux effets de la rivalité sino-américaine, les États d’Asie du Sud-Est élaborent à leur tour des stratégies et politiques de défense qui visent à les protéger et à promouvoir leurs intérêts, provoquant dans le même temps une redéfinition de l’architecture régionale de sécurité (ARS). Cette dernière peut schématiquement être divisée en trois systèmes : les coopérations bilatérales et cadres minilatéraux servant un objectif opérationnel ; les partenariats conclus avec les États-Unis, perçus par la plupart des pays riverains comme garants de la stabilité régionale, et devant à ce titre être singularisés ; enfin, une juxtaposition de forums multilatéraux organisés autour de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN). Ces derniers forums sont pensés comme des espaces de coopération et de socialisation régionales, devant faciliter l’adhésion à un ensemble de normes, permettre l’émergence de perceptions stratégiques communes et, surtout, diluer l’influence de puissances extra-régionales, comme la Chine, les États-Unis mais aussi l’Inde et le Japon, au sein d’un ensemble élargi placé sous le leadership de l’association. [...]
 

PLAN DE L'ARTICLE

  • Des politiques de défense diversifiées
    - Vietnam : le hedging pragmatique
    - Indonésie : le multi-alignement revendiqué
    - Philippines et Singapour : une dépendance assumée vis-à-vis de Washington
    - Cambodge : l'alignement sur la Chine
  • Une dilution du rôle de l'ASEAN et de l'Asie du Sud-Est dans l'architecture régionale de sécurité
    - La dilution du leadership sud-est asiatique dans les formats aseaniens
    - La marginalisation des formats aseaniens au profit des partenariats bilatéraux et minilatéraux avec des puissances extérieures
  • Des risques pour la sécurité et la stabilité régionales

 

Juliette Loesch est chercheuse associée au Centre Asie de l'Ifri.

Article publié dans Politique étrangère, vol. 90, n° 4, 2025.

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Juliette LOESCH

Juliette LOESCH

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Chercheuse associée, Centre Asie de l'Ifri

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La nouvelle stature diplomatique des pays du Golfe

Date de publication
02 décembre 2025
Accroche

Le poids politique et économique des monarchies du Golfe s’est considérablement renforcé. Ces pays ont diversifié leurs économies et sont devenus des hubs logistiques, attirant de nombreux investisseurs. Ils ont aussi réussi à projeter leur puissance au-delà de leurs frontières. Toutefois, l’extension régionale de la guerre ouverte par le Hamas le 7 octobre 2023 fait planer le doute sur la stabilité de cette zone, d’autant que le parapluie sécuritaire américain ne paraît plus assuré.

Camille LONS
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Une alliance bien vivante et qui s'adapte

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Accroche

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L'OTAN : de Washington (1949) à Strasbourg-Kehl (2009)

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01 décembre 2009
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On peut tenter de cerner l’histoire de l’Alliance en en repérant trois phases. La première est constituée par les quatre décennies de la guerre froide. Puis l’Alliance revêt le rôle d’accoucheur du changement politique en Europe. Dans l’après-11 septembre, le débat rebondit sur les défis de sécurité internationale et le rôle de l’Alliance. Il est aujourd’hui encore ouvert sur des questions fondamentales : entre autres la nécessaire redéfinition de ses missions, et des moyens correspondants.

Karl-Heinz KAMP
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Un programme pour l'OTAN : vers un réseau de sécurité mondiale

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01 décembre 2009
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Le succès historique de l’Alliance est d’avoir unifié l’Occident face à la menace soviétique ; puis d’avoir, après la guerre froide, réussi à élargir cet Occident. L’Alliance doit pourtant aujourd’hui s’adapter à un monde nouveau marqué par l’éveil chaotique des peuples. Sa crédibilité dépend de la négociation d’une sortie politique de l’engagement en Afghanistan. À plus long terme, l’OTAN doit se penser comme centre d’un réseau d’organisations de sécurité à l’échelle du monde.

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L’ASEAN, en marge de l’architecture régionale de sécurité ?, de L'Ifri par
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