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Bâtir des ponts sur le Pacifique bleu. Au-delà des aires marines protégées – Pour une coopération Europe-Océanie

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La « nouvelle ruée vers le Pacifique » est caractérisée par une course pour le contrôle de l’espace et des ressources maritimes, entre accaparement et mise en commun de l’océan.

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La nature endémique de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (qui concernerait, d’après des estimations datant de 2016, 10 % de l’ensemble des prises dans les pays insulaires océaniens) illustre cette tendance, tout comme la multiplication des grandes Aires Marines Protégées (AMP), qui sont des zones délimitées au sein desquelles certaines activités humaines telle que la pêche sont restreintes pour assurer la conservation des ressources (la majorité de ces aires se trouvent dans le Pacifique).

La gestion durable des ressources halieutiques constitue un enjeu majeur pour l’Union européenne (UE), qui est la première importatrice mondiale de poissons (la moitié du thon importé dans l’UE provient du Pacifique) et joue un rôle de chef de file dans la préservation de la biodiversité. De plus, l’Europe a des territoires dans le Pacifique (France : Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis et Futuna) dotés de vastes zones économiques exclusives (ZEE), qui sont difficiles à surveiller et à protéger face à tout un éventail de problèmes : incursions étrangères, pêche illicite, non déclarée et non réglementée, trafic de stupéfiants et tensions entre États. La gouvernance des océans constitue d’ailleurs l’une des sept priorités de la stratégie de l’UE pour la coopération dans la région indo-pacifique.

Les AMP constituent le dispositif privilégié pour la gestion de l’espace maritime et la protection de la biodiversité et des ressources marines. Ces aires, petites ou vastes, peuvent offrir une protection très minimale ou au contraire totale en limitant certaines pratiques humaines. Les AMP, un cadre aux contours mal définis, permettent d’exercer un plus grand contrôle sur un territoire donné. Véritable enjeu géopolitique, elles ne sont pas sans susciter des controverses. Cela étant dit, les AMP représentent un outil de premier plan pour la préservation de la biodiversité et un dispositif indispensable à la concrétisation de l’appel lancé dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies en faveur de la protection d’au moins 30 % de la superficie de la planète – terre et mer – d’ici à 2030 (initiative 30x30).

Pour pouvoir atteindre leurs objectifs, les AMP et les autres mécanismes de protection doivent être considérés comme efficaces et justes, et donc être jugés légitimes. Un accès adéquat aux données scientifiques est essentiel pour veiller à ce que le processus s’appuie sur les connaissances et pour pouvoir mesurer l’efficacité de la protection. Les communautés locales, leurs besoins économiques et leurs savoirs traditionnels sur l’océan devraient être pris en compte à chaque étape. Une surveillance doit par ailleurs être assurée pour décourager les activités illégales et faire appliquer les mesures de protection.

Ce Briefing fait valoir que le rapprochement entre les populations, les décideurs et les experts européens et océaniens contribuera considérablement à l’efficacité et à l’équité des systèmes de gouvernance des océans. Le Pacifique a besoin des données scientifiques que l’Europe peut lui offrir. L’Europe doit quant à elle comprendre les points de vue et les besoins des Océaniens et apprendre des pratiques coutumières locales pour pouvoir préserver les ressources de façon plus appropriée et démocratique. Une telle démarche participative appliquée à différentes échelles permettrait de dégager de nouvelles pistes pour la mise en place de systèmes de protection des ressources plus efficaces en Europe également, en envisageant l’adoption d’outils qui n’auraient pas forcément la conservation comme objectif, mais qui contribueraient bel et bien à la préservation de la biodiversité.

Ce Briefing prolonge les débats menés le 21 juin 2022, lors du webinaire intitulé « Les aires marines protégées, un outil pertinent pour le Pacifique ? », tenu dans le cadre du Programme Océanie de l’Ifri. Les contributions des experts qui sont intervenus lors de ce webinaire sont donc mises en évidence.

 

Cette note a bénéficié du soutien de la Communauté du Pacifique (CPS) :

 

 

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ISBN / ISSN

979-10-373-0570-1

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Bâtir des ponts sur le Pacifique bleu. Au-delà des aires marines protégées – Pour une coopération Europe-Océanie

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Céline PAJON

Intitulé du poste

Chercheuse, responsable de la recherche Japon et Indo-Pacifique, Centre Asie de l'Ifri

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L’Asie est le théâtre d’enjeux multiples, économiques, politiques et de sécurité. Le Centre Asie de l'Ifri vise à éclairer ces réalités et aider à la prise de décision par des recherches approfondies et le développement d’une plateforme de dialogue permanent autour de ces enjeux.

Le Centre Asie structure sa recherche autour de deux grands axes : les relations des grandes puissances asiatiques avec le reste du monde et les dynamiques internes des économies et sociétés asiatiques. Les activités du Centre se concentrent sur la Chine, le Japon, l'Inde, Taïwan et l'Indo-Pacifique, mais couvrent également l'Asie du Sud-Est, la péninsule coréenne et l'Océanie.

Le Centre Asie entretient des relations institutionnelles suivies avec des instituts de recherche homologues en Europe et en Asie et ses chercheurs effectuent régulièrement des terrains dans la région.

Il organise à Paris tables-rondes fermées, séminaires d’experts, ainsi que divers événements publics, dont sa Conférence annuelle, avec la participation d’experts d’Asie, d’Europe ou des Etats-Unis. Les travaux des chercheurs du Centre et de leurs partenaires étrangers sont notamment publiés dans la collection électronique Asie.Visions.

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La coopération de sécurité maritime dans le Pacifique

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La France joue un rôle important dans la sécurité maritime du Pacifique, notamment à travers la participation active de ses territoires d'outre-mer et la contribution de ses forces armées stationnées aux initiatives de coopération régionale.

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L'IA et les normes techniques en Chine et dans l'UE : Priorités divergentes et le besoin de terrain d'entente

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Vu le potentiel hautement perturbateur de l'IA, la coopération mondiale en matière de sécurité et de gouvernance de l'IA est primordiale. Cependant, le potentiel profondément transformateur de l'IA garantit également qu'un niveau élevé de concurrence et de rivalité systémique est probablement inéluctable. Comment l'UE peut-elle gérer au mieux sa relation complexe avec la Chine dans le domaine de l'IA afin d'assurer un niveau nécessaire de coopération malgré la concurrence et les rivalités ? 

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Taïwan, connu pour son leadership dans le domaine des semi-conducteurs et des technologies de l’information et de la communication (TIC), fait aujourd’hui des progrès significatifs dans l’industrie spatiale. Bien qu’historiquement modeste, le programme spatial taïwanais s’est transformé depuis 2020, sous l’impulsion de la présidente Tsai Ing-wen qui s’est engagée à développer les capacités spatiales du pays. Parmi les étapes clés figurent l’adoption de la loi sur le développement spatial et la création de l’Agence spatiale taïwanaise (TASA), qui a renforcé les ressources et la visibilité des ambitions spatiales de Taïwan.

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La surproduction chinoise de puces matures : Des craintes infondées

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La Chine, plutôt que d’inonder le marché mondial des semi-conducteurs à technologies matures, s’en dissocie. Si les politiques industrielles chinoises favorisent de plus en plus la production nationale de semi-conducteurs, sa propre demande en puces, en constante augmentation, devrait empêcher une arrivée massive de puces chinoises à bas prix sur les marchés étrangers. Cependant, à mesure que Pékin progresse dans son objectif de réduire la dépendance des industries nationales aux puces étrangères, les entreprises européennes et américaines de semi-conducteurs à technologies matures pourraient ressentir les effets d’un écosystème de semi-conducteurs chinois de plus en plus « involué  » (内卷).

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