L’endiguement renforcé - Les politiques de sécurité de la France et des États-Unis en Afrique

Bien que les États-Unis soient moins présents en Afrique que la France, leurs politiques de sécurité sur le continent ont des objectifs souvent partagés et parfois poursuivis en commun. Si l’urgence des crises humanitaires a longtemps été au cœur des interventions étrangères, elle tend désormais à s’effacer au profit de la menace terroriste.

L’émergence et l’expansion des groupes terroristes à caractère complexe, parfois rivaux les uns des autres, et se réclamant de l’islam radical, se sont accélérées de manière significative au cours des dernières décennies et dominent désormais les opérations militaires de la France et des États-Unis en Afrique.
C’est en premier lieu l’internationalisation des activités terroristes qui a amené la France à renforcer ses capacités en Afrique et à endosser le rôle de leader dans la lutte contre le terrorisme sur le continent. En dépit des efforts d’européanisation, sa politique de sécurité en Afrique reste avant tout nationale ; cependant la coopération avec d’autres puissances militaires prêtes à s’engager reste très positive, même si la France assume une bonne part de l’effort militaire consenti.
Alors que les intérêts français en Afrique sont anciens et représentent une part considérable de la puissance et de l’image du pays sur la scène internationale, l’intérêt stratégique des États-Unis est, quant à lui, beaucoup plus récent. En effet, en raison de l’absence de menace directe à la sécurité, le manque de proximité géographique, et l’implication militaire sur d’autres terrains internationaux, l’Afrique n’a jamais figuré au premier rang des priorités stratégiques des États-Unis. L’instabilité croissante, et plus particulièrement l’attaque du consulat américain de Benghazi en septembre 2012, entraîne nécessairement une implication accrue du Pentagone dans les affaires africaines. Néanmoins, la méthode Obama consiste avant tout à soutenir des partenaires et rendre les États-Unis le plus discret possible.
Paris accueille positivement le soutien des États-Unis, même si leurs efforts respectifs restent asymétriques. Dans leur stratégie de l’endiguement renforcé, les deux puissances visent à neutraliser les leaders et membres des mouvements terroristes par des forces spéciales dans des opérations ponctuelles. Les expériences en Afrique ont cependant montré les limites de ces pratiques. En effet, les opérations militaires peuvent offrir des résultats à court terme, mais elles ne pourront pas remplacer la recherche des solutions politiques à long terme.
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