Élections aux Philippines : les enjeux d’un retour du clan Marcos

Le lundi 9 mai, les Philippins ont voté pour une série d’élections (présidentielle, législative et sénatoriale, municipales, gouverneurs de province) qui ont abouti au choix – sous forme de plébiscite – de Ferdinand Marcos Junior (dit Bongbong Marcos – BBM), le fils de l’ancien dictateur déchu, comme 17e président des Philippines.

Sara Duterte, la fille du président sortant, a été élue vice-présidente. L’un et l’autre seront investis le 30 juin 2022.
Ces résultats, sans aucune ambiguïté, replacent les Philippines, un temps « vitrine de la démocratie » puis « homme malade de l’Asie », dans une dynamique inquiétante. Ils auront des effets non seulement sur la trajectoire politique du pays mais aussi sur l’ordre régional et les équilibres mondiaux.
La présidence Marcos Junior, même si elle ne réplique pas les excès de son père, expose les Philippines à d’autres dérives (manipulation des faits, refus de débattre, favoritisme clanique, exacerbation des discours nationalistes, contournement des institutions…) qui mettent en avant les implications essentielles pour l’avenir de la démocratie philippine.
En matière de politique étrangère, Ferdinand Marcos Jr a annoncé poursuivre les grandes orientations de son prédécesseur, à savoir distanciation avec les États-Unis et rapprochement avec la Chine. Ce pourrait être une nouvelle préoccupante non seulement pour Washington mais aussi pour les pays occidentaux, car en raison de leur valeur stratégique, les Philippines sont un partenaire essentiel du système de défense occidental.
Même si les basculements ne se produiront probablement pas dans les mois qui viennent, l’affaiblissement possible de cet allié essentiel dans le dispositif américain, et son possible raccordement à la sphère d’influence chinoise, constituerait sans aucun doute un revers majeur. Cette option-là justifiera probablement que l’objectif démocratique passe au second plan.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Élections aux Philippines : les enjeux d’un retour du clan Marcos
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesTrump II et l'Asie : le vent se lève…
L'Indo-Pacifique est une priorité de l'administration Trump II, la Chine étant perçue comme le principal rival stratégique des États-Unis. Toutefois, Donald Trump a entamé son second mandat de manière déconcertante en durcissant les relations avec les partenaires traditionnels de Washington. Il a ensuite ouvert les hostilités avec Pékin, déclenchant une guerre commerciale plus intense encore que lors de son premier mandat. Les autorités chinoises n'entendent pas se laisser faire.
Chine-Inde : un rapprochement sous contrainte
En marge du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai, qui s’est déroulé du 31 août au 1er septembre, le Premier ministre indien Narendra Modi a rencontré le président chinois Xi Jinping. Cette deuxième rencontre en moins d’un an reflète la volonté des deux pays de renouer le dialogue après une longue période de tensions, consécutive aux affrontements frontaliers dans la vallée de Galwan en juin 2020.
Élections au Japon. Le gouvernement en difficulté face à la montée des populismes
Les élections sénatoriales du 20 juillet 2025 ont marqué un tournant dans la vie politique japonaise.
La crise indo-pakistanaise du printemps 2025 : reflet d’un conflit en mutation
Les affrontements du 7 au 10 mai 2025, déclenchés après l’attentat de Pahalgam du 22 avril, représentent la plus grave escalade militaire entre l’Inde et le Pakistan depuis plus de 20 ans. Cette crise met en lumière des transformations profondes du conflit indo-pakistanais, analysées en détail dans ce Briefing de Sylvia Malinbaum.