La coopération en matière d'armement entre la France et l'Allemagne. Un terrain d'entente impossible ?

Dans le traité d’Aix-la-Chapelle en 2019, l’Allemagne et la France s’engagent à approfondir leur « programme commun en matière de défense » et de poursuivre une vision commune en matière d’exportations d’armes. C’est ainsi qu’une culture commune des forces armées, des missions communes et une industrie de la défense européenne doivent être renforcés.

En dépit d’une coopération en matière d’armement caractérisée par son développement sur le long terme et son intensité, un certain nombre de projets d’envergure ont échoué ou ont du moins mis en exergue de nombreux problèmes. Les nouveaux projets d’exception FACS (guerre aérienne du futur) et MGCS (guerre terrestre du futur) qui en sont à leurs balbutiements sont ambitieux et font émerger un certain nombre de questions. Celles-ci se réfèrent au rôle de l’industrie de l’armement dans le processus politique des deux pays et aux exportations en matière d’armement. Les points de vue entre Paris et Berlin ne pourraient être plus éloignés l’un de l’autre. Aussi, les conceptions stratégiques concernant la capacité d’action et d’intervention militaire au service desquelles se trouvent les nouveaux systèmes ne coïncident pas.
Le traité d’Aix-la-Chapelle a pour objectif et donne les moyens au couple franco-allemand de se profiler comme le précurseur pour atteindre l’« autonomie stratégique ». Trois défis sont cependant à relever : les différences du rôle de l’industrie de l’armement doivent être traitées et dépassées. Pour cela Berlin et Paris doivent se mettre d’accord sur le rôle de l’Europe et de l’Union européenne en matière de défense. Ceci présuppose un débat public sur les questions stratégiques au sein des deux pays et entre les deux pays, qui laisse pour l’instant à désirer.
Detlef Puhl a servi jusqu’en 2016 comme « Conseiller Spécial » auprès du Secrétaire Général Adjoint de l’Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), responsable de la division « Défis Emergents ». Il s’est occupé, de 2011 à 2016, de la communication stratégique de cette nouvelle division du Quartier Général de l’Alliance atlantique à Bruxelles.
Cette publication est également disponible en allemand : „Deutsch-Französische Rüstungszusammenarbeit – Ein Ding der Unmöglichkeit?“
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
La coopération en matière d'armement entre la France et l'Allemagne. Un terrain d'entente impossible ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesRéformer les commandements de l’OTAN. Entre européanisation, émergence de nouveaux leaders et rôle des États-Unis
Au moment où le Sommet de l'OTAN se tient à La Haye du 24 juin au 25 juin 2025, la réélection de Donald Trump à la présidence américaine interroge profondément la nature du lien transatlantique. Si les garanties de sécurité de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), article 5 et dissuasion nucléaire notamment, ne sont pour l’instant pas officiellement remises en cause ou amoindries, des projets de la nouvelle administration portent sur le désengagement de fonctions au sein de l’Alliance, en particulier le poste de SACEUR (Supreme Allied Commander Europe).
À la recherche de sécurité économique : le rôle des marines dans la dissuasion des menaces pesant sur l’économie maritime
Le domaine maritime est actuellement confronté à une grande variété de menaces, telles que le changement climatique, la guerre économique, les opérations de flottes fantômes, la protection des infrastructures critiques, ainsi que des activités illicites allant de la pêche illégale à la piraterie. Les marines souffrent de limites intrinsèques lorsqu’il s’agit de dissuader les menaces pesant sur l’économie maritime mondiale : leur présence mondiale et leur permanence sont restreintes, ce qui limite leur crédibilité en matière de dissuasion ; elles se concentrent généralement sur la dissuasion immédiate ; enfin, la mise en œuvre d’une dissuasion par la punition, dans et depuis le domaine naval, s’avère difficile et coûteuse.
Sécuriser l’économie maritime au XXIe siècle. Le défi des profondeurs
L’élargissement progressif du panel des activités économiques en mer concerne de plus en plus le volume sous-marin et les fonds marins, avec des enjeux majeurs pour les sociétés modernes, notamment dans les secteurs énergétiques ou numériques. Ces développements s’accompagnent de la mise au point accélérée de capacités autonomes sous-marines, capitalisant sur la maturité et l’accessibilité des technologies du segment dual des drones aériens.
Désigne, détruit, domine : la dronisation massive des opérations comme potentielle révolution militaire
La dronisation observée en Ukraine, par l’ampleur des flottes engagées et son omniprésence dans les opérations des deux belligérants, semble réunir les conditions d’une véritable révolution militaire.