L'Afghanistan après 2014 : quel impact pour la Russie ?

La Russie semble aussi contrariée par le départ des forces occidentales d'Afghanistan prévu pour 2014 qu'elle avait été mécontente de leur présence. En réalité, la position de Moscou sur ce retrait dépend de son évaluation des intérêts en jeu dans cette région volatile.
La Russie n'est pas le pays le plus menacé par l'extension de l'instabilité et de l'extrémisme : ses alliés centre-asiatiques vont se retrouver en première ligne. En outre, le retrait à venir va provoquer un accroissement de la présence militaire occidentale en Asie centrale, afin d'assurer le transit des troupes rapatriées et de soutenir celles se trouvant encore sur le terrain en Afghanistan. Pour faire face aux inquiétudes des pays centre-asiatiques et aux transformations de la présence militaire occidentale dans cette zone, la stratégie de Moscou consiste à intensifier sa coopération économique et sécuritaire avec ses partenaires de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC). Cette démarche devrait aller de pair avec une prise de distance à l'égard de Kaboul, malgré le défi gigantesque que constituent les flux d'héroïne afghane se déversant sur la Russie, qui représentent la menace sécuritaire la plus directe pour Moscou. Dans le domaine du contrôle et de la lutte contre le trafic de drogue, la Russie n'aura d’autre choix que de s'en remettre à la direction politique afghane, quelle qu'elle soit. Cela explique l'intérêt réel que Moscou porte au renforcement du fonctionnement et de la légitimité de l'État afghan, qui ne peut être obtenu qu'au travers d’un processus politique intra-afghan.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
L'Afghanistan après 2014 : quel impact pour la Russie ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa guerre comme ascenseur social. L'impact socio-économique du keynésianisme militaire russe
Pour financer l’effort de guerre, l’État russe a dépensé des sommes considérables et mis en place une forme de « keynésianisme militaire », qui transforme la société sur les plans socio-économique et culturel. Il rééquilibre partiellement les importants écarts de richesse, de niveau de consommation et de prestige social de la société russe en accordant des avantages financiers et symboliques importants à la Russie périphérique, longtemps oubliée par le pouvoir central.
Les effets contradictoires des sanctions occidentales sur les relations économiques russo-africaines
Comment la Russie maintient-elle des liens économiques avec l’Afrique malgré les sanctions occidentales ? Une analyse des investissements, du commerce et des stratégies de contournement déployées par Moscou.
Trump-Poutine : logiques et perspectives d'une négociation sur l'Ukraine
Comme prévu, le nouveau président américain, Donald Trump, semble se montrer conciliant avec son homologue russe, Vladimir Poutine, dont les objectifs restent maximalistes : cession de territoires, changement de régime, finlandisation et démilitarisation de l’Ukraine.
La mer Caspienne, pôle énergétique émergent : Opportunités et limites
La présente note analyse les perspectives d’évolution de la région de la mer Caspienne et de ses acteurs clés, à l’exception de la Russie et de l’Iran, en un pôle énergétique majeur répondant aux besoins de l’Union européenne (UE).