L’Inde en quête d’émancipation économique face à la Chine

En octobre 2024, la rencontre entre le Président chinois Xi Jinping et le Premier ministre indien Narendra Modi a amorcé un réchauffement entre les deux géants asiatiques. La forte dépendance économique de l’Inde vis-à-vis de la Chine a-t-elle joué un rôle dans ce dégel diplomatique ?

En 2020, l’épidémie de Covid-19 et les affrontements meurtriers dans la vallée de Galwan, à la frontière himalayenne entre la Chine et l’Inde, ont mis en évidence les dépendances économiques de l’Inde vis-à-vis de la Chine et les enjeux de souveraineté qui en découlent. Ces dépendances se manifestent sur trois fronts : commercial, technologique et financier.
L’Inde dépend des importations chinoises pour une large gamme de biens industriels, ce qui limite la croissance de ses entreprises locales et aggrave son déficit commercial. Par ailleurs, le pays est tributaire des technologies chinoises dans des secteurs stratégiques comme l’énergie, les télécommunications et les semi-conducteurs, soulevant des préoccupations sécuritaires. Enfin, certains investissements chinois, en particulier dans les start-ups indiennes du numérique, sont désormais considérés comme une vulnérabilité stratégique.
Après l’incident de Galwan, l’Inde a mis en place toute une série de mesures pour réduire ces vulnérabilités, telles que des restrictions sur les investissements frontaliers et l’exclusion des entreprises chinoises des marchés publics. En parallèle, le gouvernement indien a lancé des initiatives comme Atmanirbhar Bharat (« Inde autosuffisante »), pour renforcer l’autonomie économique du pays en stimulant la production locale.
Pour limiter ses dépendances au rival chinois, l’Inde s’efforce également de renforcer et de diversifier ses partenariats économiques. Ces dernières années, elle a signé plusieurs accords commerciaux de libre-échange avec des pays tels que l’Australie et les Émirats arabes unis, tout en intensifiant sa coopération technologique avec les pays du Quad (Australie, Japon, États-Unis), la France, Taïwan, Israël et l’Union européenne. Malgré ces initiatives, l’Inde peine encore à attirer des investissements substantiels et à acquérir des technologies de pointe, en raison notamment de la faible compétitivité de son industrie par rapport à des pays comme la Chine ou les nations de l’ASEAN.
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