Le rêve quantique chinois : les aspirations d’un géant dans l’infiniment petit
Domaine peu connu du grand public et relativement difficile d’appréhension tant ses lois sont contre-intuitives, la physique quantique constitue pourtant un enjeu critique dans la compétition stratégique internationale.
Les grandes puissances scientifiques s’organisent pour percer les mystères de cette science apparue au xxe siècle et pour tirer les premières les bénéfices des applications révolutionnaires qu’elle promet. Santé, énergie, industrie, télécommunications, défense : les espoirs d’innovation technologique que nourrit la quantique sont insondables, autant que son potentiel de bouleversement des équilibres des puissances.
La République populaire de Chine, dont la stratégie de développement national et de montée en puissance repose sur la science et technologie, ne s’y trompe pas. La physique quantique figure au sommet des priorités scientifiques du pays et le gouvernement encourage un écosystème scientifique dynamique, dont le centre névralgique est l’Université de science et technologie de Chine (USTC), basée à Hefei.
Comme ailleurs dans le monde, les scientifiques chinois se concentrent essentiellement sur deux domaines phares de la physique quantique : l’informatique et la communication. Le premier vise à créer un ordinateur révolutionnaire qui abattrait les limites de calcul de l’ordinateur classique actuel. La Chine a d’ores et déjà réalisé des avancées remarquables en annonçant avoir atteint « l’avantage quantique » sur deux concepts de processeurs quantiques différents (photonique et supraconducteur), rivalisant ainsi avec les géants américains Google et IBM.
Le second domaine – la communication quantique – ambitionne de déployer des réseaux de télécommunication inviolables, et à terme un réseau internet quantique. Une ligne de communication quantique est d’ores et déjà opérationnelle entre Pékin et Shanghai, tandis que les scientifiques chinois ont lancé en 2016 le satellite Mozi pour expérimenter la communication quantique à longue distance, et envisagent déjà une future constellation de satellites quantiques.
La Chine est ainsi déterminée à prendre la tête de la compétition scientifique internationale dans le domaine de la physique quantique et espère tirer tous les bénéfices de ses potentielles applications.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Le rêve quantique chinois : les aspirations d’un géant dans l’infiniment petit
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesL’IA dans sa bulle : qui paiera la note ?
Affirmer que l’intelligence artificielle générative (IA) est en proie à une bulle relève aujourd’hui du lieu commun. Les valorisations boursières stratosphériques des entreprises du secteur, dont la rentabilité demeure un horizon lointain et plus qu’incertain, peuvent suffire à s’en convaincre. Toutefois, le véritable enjeu est moins de nature économique que politique, à mesure que les choix opérés par une minorité s’imposent à nos sociétés, dans un contexte géopolitique encourageant de fait un développement technologique débridé.
Les narratifs spatiaux : Enjeux stratégiques et perspective européenne
Les récits que les puissances construisent autour de l’espace jouent aujourd’hui un rôle déterminant dans leur stratégie. Aux États-Unis, la référence à la frontière et à la destinée manifeste continue de structurer un narratif d’expansion, où l’exploration spatiale incarne la vocation nationale à repousser les limites et à maintenir une excellence technologique. En Russie, le spatial demeure un instrument central de puissance et de prestige, hérité de l’époque soviétique mais désormais réorienté par un récit privilégiant la militarisation. La Chine inscrit son « rêve spatial » dans un projet de renaissance nationale : ses réussites technologiques et scientifiques deviennent les vecteurs de son nouveau statut international. D’autres acteurs, comme l’Inde, le Japon ou les Émirats arabes unis, mobilisent l’espace pour affirmer leur modernité, renforcer leur autonomie ou projeter un leadership régional.
Dynamiques et tensions normatives dans le domaine spatial : vers une américanisation du droit de l’espace ?
La construction du droit spatial a progressivement évolué d’une dynamique normative descendante dominée par l’impulsion fondatrice de l’ONU, vers une normativité ascendante, portée par les pratiques nationales et industrielles. Cette évolution s’accompagne aujourd’hui d’une compétition normative croissante, qui fait peser le risque d’une américanisation du droit de l’espace et soulève la question d’une réponse européenne.
La durabilité des opérations spatiales: une opportunité pour un leadership européen?
Alors que le domaine spatial est plus que jamais réinvesti par des stratégies de puissance, et fait face à l’accroissement et à la diversification des activités en orbite, le discours sur la « durabilité » des opérations spatiales offre un nouveau cadre d’analyse pour la gouvernance de l’espace.