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Le droit dans les relations internationales
S’il fallait résumer l’évolution du droit international au cours des cent dernières années, la dialectique du «tout a changé, rien n’a changé» pourrait légitimement servir de grille de lecture. D’un côté, en effet, il semble bien que le droit international se soit employé à limiter la puissance des États, que ce soit par le développement des mécanismes de sécurité collective, par la montée des interdépendances dans le cadre d’un mouvement de multilatéralisation et d’institutionnalisation de la vie internationale, ou encore par l’universalisation progressive des droits de l’homme et des peuples. D’un autre côté, cependant, les nouvelles techniques et procédures juridiques inventées pour gérer ce nouvel ordre international ont largement continué de fonctionner sur un mode et une logique interétatiques. Peut-être le XXIe siècle fera-t-il pencher plus nettement la balance dans un sens ou dans l’autre ?
Le début de l'histoire : globalisation financière et relations internationales
Avec la Première Guerre mondiale commencent à la fois le XXe siècle et la fin d’une période d’internationalisation économique et de régulation des déséquilibres par le marché : la crise de 1929 et la Seconde Guerre mondiale renforcent cette marche à l’étatisation des institutions de l’échange, du crédit, du travail et de la production. Puis, en deux décennies, à partir des années 70, ce mouvement s’inverse : les marchés se libéralisent, le libre-échange se propage, et l’ordre économique mondial, de nouveau, impose sa loi aux politiques nationales. Aux yeux de l’historien, il semble bien que la globalisation financière en cours soit au coeur d’un phénomène troublant : la résurgence, en pleine modernité, de la « civilisation du XIXe siècle ».
« On or about December 1910 human character changed. I am not saying that one went out, as one might into a garden, and there saw that a rose has flowered, or that a hen had laid an egg. The change was not sudden and definite like that. But a change there was, nevertheless ; and since one must be arbitrary, let us date it about the year 1910. »
V. Woolf, « Character in Fiction », dans Essays of Virginia Woolf 1919-1924
Le rôle des idées dans les relations internationales
Si les idées ont joué un rôle déterminant au XXe siècle, à travers l’affrontement des idéologies totalitaires et libérales entre 1917 et 1989, leur impact sur les relations internationales est moins facile à mesurer depuis la fin de la guerre froide. Pour certains, le monde serait entré dans une phase post-idéologique où prime tantôt l’économique, tantôt le passionnel ; pour d’autres, le triomphe du marché et de la globalisation masquerait celui de l’idéologie libérale américaine ; pour d’autres encore, l’opposition entre laïcs et religieux aurait pris le relais des conflits proprement politiques ; pour d’autres, enfin, les idéologies émergentes seraient celles du communautarisme et des droits de l’homme. Mais, dans ce paysage encore flou, une chose reste sûre : plus que jamais, les idées à la fois sont manipulées par les jeux de la puissance et contribuent à les reformuler.
La guerre dans le siècle
Facteur privilégié de création et d’évolution des ensembles politiques, la guerre a spectaculairement joué, tout au long du XXe siècle, son rôle de remodelage de la société internationale. Elle a aussi changé d’échelle et de forme, passant de la guerre politique à la guerre totale puis de la guerre totale à la guerre froide, sans que cessent de proliférer sur tous les continents les traditionnels conflits ethniques, nationaux, religieux ou territoriaux. Face à cette prolifération accrue n’ont pu se mettre en place les mécanismes de sécurité collective imaginés dans le cadre de la l’ONU. Et la régulation internationale par la force, expérimentée avec la guerre du Golfe puis au Kosovo, ne semble guère en mesure encore d’éviter le bouillonnement guerrier qui ne cesse d’agiter le monde. Peut-être l’espoir d’encadrer enfin la guerre, à défaut de la tuer, deviendra-t-il réalité dans le siècle qui commence ?
Le rôle des idées dans les relations internationales
Si les idées ont joué un rôle déterminant au XXe siècle, à travers l’affrontement des idéologies totalitaires et libérales entre 1917 et 1989, leur impact sur les relations internationales est moins facile à mesurer depuis la fin de la guerre froide. Pour certains, le monde serait entré dans une phase post-idéologique où prime tantôt l’économique, tantôt le passionnel ; pour d’autres, le triomphe du marché et de la globalisation masquerait celui de l’idéologie libérale américaine ; pour d’autres encore, l’opposition entre laïcs et religieux aurait pris le relais des conflits proprement politiques ; pour d’autres, enfin, les idéologies émergentes seraient celles du communautarisme et des droits de l’homme. Mais, dans ce paysage encore flou, une chose reste sûre : plus que jamais, les idées à la fois sont manipulées par les jeux de la puissance et contribuent à les reformuler.
Le droit dans les relations internationales
S’il fallait résumer l’évolution du droit international au cours des cent dernières années, la dialectique du «tout a changé, rien n’a changé» pourrait légitimement servir de grille de lecture. D’un côté, en effet, il semble bien que le droit international se soit employé à limiter la puissance des États, que ce soit par le développement des mécanismes de sécurité collective, par la montée des interdépendances dans le cadre d’un mouvement de multilatéralisation et d’institutionnalisation de la vie internationale, ou encore par l’universalisation progressive des droits de l’homme et des peuples. D’un autre côté, cependant, les nouvelles techniques et procédures juridiques inventées pour gérer ce nouvel ordre international ont largement continué de fonctionner sur un mode et une logique interétatiques. Peut-être le XXIe siècle fera-t-il pencher plus nettement la balance dans un sens ou dans l’autre ?
La politique étrangère à l'épreuve de la mondialisation
Longtemps monopolisée par des diplomates issus des plus hautes strates de la société, la diplomatie a connu de profonds bouleversements depuis la fin de la Première Guerre mondiale : extension du champ de son domaine d’action, diversification et multiplication des acteurs du jeu diplomatique, dialectique entre les gouvernements, les entreprises et les médias, dialogue avec la société civile, etc. Une évolution positive à bien des égards, mais qui risque aussi d’entraîner des confusions entre moralité et démagogie, tactique électoraliste et stratégie politique.
La guerre dans le siècle
Facteur privilégié de création et d’évolution des ensembles politiques, la guerre a spectaculairement joué, tout au long du XXe siècle, son rôle de remodelage de la société internationale. Elle a aussi changé d’échelle et de forme, passant de la guerre politique à la guerre totale puis de la guerre totale à la guerre froide, sans que cessent de proliférer sur tous les continents les traditionnels conflits ethniques, nationaux, religieux ou territoriaux. Face à cette prolifération accrue n’ont pu se mettre en place les mécanismes de sécurité collective imaginés dans le cadre de la l’ONU. Et la régulation internationale par la force, expérimentée avec la guerre du Golfe puis au Kosovo, ne semble guère en mesure encore d’éviter le bouillonnement guerrier qui ne cesse d’agiter le monde. Peut-être l’espoir d’encadrer enfin la guerre, à défaut de la tuer, deviendra-t-il réalité dans le siècle qui commence ?
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