Zelensky, Trump, Poutine : état du front
Alors que Trump annonce un sommet surprise à Budapest avec Vladimir Poutine, sa rencontre avec Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche ce vendredi se solde par un recul : Washington ne livrera pas, pour l'instant du moins, les missiles Tomahawk. Qu’en est-il, sur le front, pour l’armée ukrainienne ?

Donald Trump reste fasciné par Vladimir Poutine, et cette relation singulière ne cesse de peser sur le sort de l’Ukraine. Volodymir Zelensky était hier dans le Bureau ovale avec l’espoir d’obtenir des missiles de longue portée – leurs rapports se sont améliorés, mais l’Américain ne lui accordera pas les Tomahawks et le presse de négocier avec Moscou. Faut-il voir dans ce refus et ce nouveau changement de pied de la Maison-Blanche l’habileté de Vladimir Poutine à jouer des ambitions et de la vanité de son locataire ?
Au terme d’une longue conversation téléphonique à la veille de la rencontre Trump-Zelensky, voilà que sont annoncés un prochain sommet à Budapest, chez l’ami Orban, et une reprise des négociations à haut niveau. Auréolé de son triomphe à Jérusalem et à Charm-el-Cheikh, Donald Trump semble convaincu de sa capacité à imposer la paix en Europe. Mais avec quels arguments, quels objectifs vis-à-vis de l’agresseur comme de l’agressé, après l’échec retentissant de la rencontre d’Anchorage en août dernier ?
Les rapports de force, aujourd’hui
Depuis son retour aux affaires en janvier dernier, le président américain n’a toujours pas reconnu la responsabilité du Kremlin dans la guerre, alternant compliments et coups de menton, regrets et menaces, sans jamais aller jusqu’à des sanctions directes. Quels sont, à ce stade, les rapports de force militaires entre les Ukrainiens, qui multiplient les attaques de drones sur des objectifs à l’intérieur de la Russie, et les Russes qui bombardent les infrastructures énergétiques sans réussir la percée ?
Plus à l’ouest, Moscou multiplie les actions hybrides visant à déstabiliser les alliés de Kiev, nos propres pays. Quels sont les moyens de riposte que pourraient mettre en place l’Otan et l’Union Européenne ? L’argent va manquer pour continuer à financer le soutien à l’Ukraine. Parviendra-t-on à un accord pour utiliser les milliards de fonds russes bloqués dans les circuits bancaires occidentaux comme le souhaitent certains partenaires ?
Les invités :
- Céline Marangé va faire paraître d’ici deux semaines une étude conjointe du SWP (German Institute for International and Security Affairs, Berlin) et de l’IRSEM, menée avec Susan Stewart et intitulée “The Tipping Point: An Emerging Model of European Security Including Ukraine and Excluding Russia” ;
- Vera Grantseva est l’autrice du livre Les Russes veulent-ils la guerre ? paru aux éditions du Cerf en 2023 ;
- Camille Grand a écrit avec Jana Kobzova et Nicu Popescu l'article "Preventing the next war : A European plan for Ukraine", paru le 20 juin 2025 sur le site de l'ECFR. Il a également publié en mars 2025 l’article “L’avenir de l’OTAN et de l’Europe” dans la revue Commentaire.
- Elie Tenenbaum a publié avec Amélie Zima l’étude “Retour à l'Est : la France, la menace russe et la défense du "Flanc Est" de l'Europe” en juin 2024 et disponible sur le site de l’Ifri ;
- Hugo Dixon a publié en mars 2025 l’article “Avoirs russes, la quadrature du cercle : comment financer l’effort de guerre ukrainien ?” écrit avec Lee C. Buchheit et disponible sur le site de l’Institut Montaigne.
> Écouter le podcast sur le site de Radiofrance.
Média
Journaliste(s):
Nom de l'émission
Format
Partager