Guerres et conflits armés
La géographie et les modalités des guerres et conflits armés évoluent au gré du système international. Si les guerres irrégulières et les conflits asymétriques perdurent, les guerres de haute intensité se multiplient tandis que les crises prennent de nouvelles formes sous l’effet des menaces hybrides.
Sujets liés
Les camps de réfugiés et la guerre : Du sanctuaire à l'enfermement humanitaire ?
Créés pour protéger les populations civiles affectées par des conflits ou des catastrophes naturelles, les camps de réfugiés et de déplacés possèdent une indéniable dimension stratégique et leur gestion peut être déterminante pour les sorties de crise.
Les Arméniens de France et la Turquie : la possibilité d'un dialogue?
Les Français d'origine arménienne jouent depuis plusieurs décennies un rôle à part dans la relation franco-turque. L'histoire l'explique : réfugiés en France après avoir fui les massacres préludant à la fin de l'Empire ottoman, les Arméniens se sont parfaitement intégrés depuis près d'un siècle dans le paysage social et politique français, tout en conservant intacte la mémoire des traumas passés. La reconnaissance du génocide de 1915, explicitement revendiquée par la diaspora arménienne dispersée aux quatre coins du monde, et effectivement votée par le Parlement français en 2001, est ainsi devenue un sujet un sujet de discorde entre la France et la Turquie.
Vers la fin de la projection de forces ? II. Parades opérationnelles et perspectives politiques
L'émergence de capacités permettant de perturber ou d'empêcher les opérations de projection de forces est soulignée par un nombre croissant d'experts de défense et de publications officielles, en particulier aux Etats-Unis. Tandis que la plupart des textes publiés à ce sujet se focalisent sur les aspects militaires de la menace, cet article s'efforce de replacer celle-ci dans une double perspective.
Vers la fin de la projection de forces ? I. La menace du déni d'accès
La projection de forces est devenue depuis plusieurs décennies une posture générale et une dimension fondamentale de l’influence que l’Occident tente d’exercer sur le monde.
Violences en brousse : Le "peacebuilding" international face aux conflits fonciers
Suite au conflit en Ituri (1999-2003), la communauté internationale a déployé divers programmes de reconstruction de la paix dans ce district du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Inclus dans une approche nationale de transition démocratique, ces programmes n’ont pas toujours pris la mesure de l’ampleur des conflits locaux et de la fragilité des institutions locales qui sont à la fois les cibles et les relais de ces programmes.
S’intéressant prioritairement au système judiciaire, l’intervention internationale a montré ses limites et ses dysfonctionnements. Les opérateurs ont dans un premier temps négligé la dimension foncière du conflit iturien et la nécessité d’une action intégrée dans ce domaine. À partir de 2006, quelques actions de soutien aux acteurs du foncier se sont mises en place, sans toutefois embrasser l’intégralité de la problématique : prévalence de la coutume, faiblesse de l’administration, limites de l’approche institutionnelle, dimension politique, rôle mineur de la société civile. Cependant, une initiative locale a vu le jour avec la création d’une Commission foncière de l’Ituri qui, après quelques balbutiements, semble pouvoir être une piste intéressante de prévention et de gestion des conflits fonciers si elle parvient à relever deux défis : devenir viable et intégrer une diversité d’acteurs qui lui permettra d’asseoir sa légitimité et de trouver des solutions innovantes au règlement des conflits fonciers.
Florence Liégeois est responsable Programmes République Démocratique du Congo, RCN Justice & Démocratie ASBL
Thierry Vircoulon est chercheur associé au programme Afrique subsaharienne de l'Ifri
Israël, Liban, Syrie : la spirale belliciste
Les propos des dirigeants de ces trois pays se sont durcis ces dernières semaines, suscitant un regain de tensions, et faisant craindre un nouveau conflit proche-oriental. Depuis l'intervention israélienne dans le conflit qui avait opposé le Hezbollah à l'État hébreu en 2006, le Liban s'attend à une revanche. Plusieurs événements ont mené à une situation régionale nouvelle, où les protagonistes établissent la confrontation armée comme un horizon stratégique inéluctable, tout en se gardant de la déclencher.
Vers la fin de la guerre?
Longtemps considérée non seulement comme légitime mais de surcroît comme souhaitable, la guerre a connu une perte sensible de légitimité après la Première et la Seconde Guerre mondiale. Le regain relatif de légitimité qui a suivi la fin de la guerre froide –avec la multiplication des opérations militaires à vocation humanitaire– ne suffira pas à inverser la tendance. Il se pourrait même que la forme de conflits aujourd’hui dominante, la guerre civile, connaisse à son tour un réel déclin.
Les impasses de la contre-insurrection
Les nouvelles recommandations des généraux américains pour faire face à l’insurrection irakienne risquent de s’avérer vaines. Celles-ci traduisent en effet les réticences des responsables politiques américains à gouverner directement les territoires envahis. Pourtant, les recettes d’une contre-insurrection réussie sont connues. Elles sont applicables en Irak comme sur d’autres théâtres, mais le refus éthique et inévitable de les mettre en œuvre place les occupants dans une situation difficile.
La sécurité humaine : un concept pertinent ?
Les menaces imaginables et le sens social de la guerre connaissent depuis quelques années de profondes modifications. Dans ce nouvel environnement, on peut seulement proposer des stratégies anciennes modernisées par la technologie. Il faut promouvoir un concept de sécurité humaine privilégiant la sécurité des individus et des communautés sur les intérêts des États. Un tel concept ne peut être dissocié d’une stratégie de développement qui, elle aussi, crée de la sécurité.
Vers la fin de la guerre?
Longtemps considérée non seulement comme légitime mais de surcroît comme souhaitable, la guerre a connu une perte sensible de légitimité après la Première et la Seconde Guerre mondiale. Le regain relatif de légitimité qui a suivi la fin de la guerre froide –avec la multiplication des opérations militaires à vocation humanitaire– ne suffira pas à inverser la tendance. Il se pourrait même que la forme de conflits aujourd’hui dominante, la guerre civile, connaisse à son tour un réel déclin.
La sécurité humaine : un concept pertinent ?
Les menaces imaginables et le sens social de la guerre connaissent depuis quelques années de profondes modifications. Dans ce nouvel environnement, on peut seulement proposer des stratégies anciennes modernisées par la technologie. Il faut promouvoir un concept de sécurité humaine privilégiant la sécurité des individus et des communautés sur les intérêts des États. Un tel concept ne peut être dissocié d’une stratégie de développement qui, elle aussi, crée de la sécurité.
Les impasses de la contre-insurrection
Les nouvelles recommandations des généraux américains pour faire face à l’insurrection irakienne risquent de s’avérer vaines. Celles-ci traduisent en effet les réticences des responsables politiques américains à gouverner directement les territoires envahis. Pourtant, les recettes d’une contre-insurrection réussie sont connues. Elles sont applicables en Irak comme sur d’autres théâtres, mais le refus éthique et inévitable de les mettre en œuvre place les occupants dans une situation difficile.
Les questions allemandes au XXe siècle : identité, démocratie, équilibre européen
Ce que nous appelons « la question allemande » regroupe en réalité un ensemble de problèmes de politique intérieure et extérieure dont toutes les solutions proposées sont interdépendantes. Ces problèmes peuvent être ramenés à trois notions clefs : l’identité nationale, la démocratie libérale et l’équilibre européen. Au cours du XXe siècle, la question allemande a tenu en haleine l’Europe et la planète, les précipitant même dans des abîmes et façonnant pour un siècle la carte du monde. Elles ont fini par trouver une réponse durable avec la réunification pacifique de l’Allemagne, le 3 octobre 1990, et l’intégration réussie de la République fédérale dans une Europe occidentale enfin pacifiée.
1945 : le tournant du XXe siècle ?
L'année 1945 représente à coup sûr un tournant du siècle qui s'achève. Mais, alors que, pour les contemporains, cette année ne représentait pas autre chose que la fin de la Seconde Guerre mondiale, on eut tendance, plus tard, à majorer l'importance de cette date clef, et à y voir la fin d'une époque et même le début d'un monde nouveau. Au contraire, depuis les événements des années 1989-1991, on a maintenant tendance à minorer l'importance de cette rupture. Qu'en est-il exactement ?
La France et son rapport au monde au XXe siècle
Depuis Louis XIV, 1789 et Napoléon, la France poursuit un rêve de grandeur. Après la défaite contre l’Allemagne, en 1870, ce rêve se brise une première fois, et les deux guerres mondiales accentuent le sentiment de déclin qui se développe tout au long du XXe siècle. Perdant son statut de grande puissance après 1940, la France se donne un nouveau rôle sous l’impulsion du général de Gaulle : mise en place d’une force de dissuasion nucléaire, sortie des structures intégrées de l’OTAN, politique de la chaise vide à Bruxelles, coopération avec les pays africains et arabes. Mais la fin de la guerre froide et la construction européenne remettent en cause l’héritage gaullien. Le renforcement de l’intégration européenne, sous François Mitterrand, et la 'révolution stratégique', opérée par Jacques Chirac, permettent peut-être enfin à la France d’aujourd’hui de renoncer au mythe de la grandeur pour jouer avec réalisme le rôle qui lui revient au sein d’une grande Europe.
La guerre dans le siècle
Facteur privilégié de création et d’évolution des ensembles politiques, la guerre a spectaculairement joué, tout au long du XXe siècle, son rôle de remodelage de la société internationale. Elle a aussi changé d’échelle et de forme, passant de la guerre politique à la guerre totale puis de la guerre totale à la guerre froide, sans que cessent de proliférer sur tous les continents les traditionnels conflits ethniques, nationaux, religieux ou territoriaux. Face à cette prolifération accrue n’ont pu se mettre en place les mécanismes de sécurité collective imaginés dans le cadre de la l’ONU. Et la régulation internationale par la force, expérimentée avec la guerre du Golfe puis au Kosovo, ne semble guère en mesure encore d’éviter le bouillonnement guerrier qui ne cesse d’agiter le monde. Peut-être l’espoir d’encadrer enfin la guerre, à défaut de la tuer, deviendra-t-il réalité dans le siècle qui commence ?
La Première Guerre mondiale : une rupture dans l'évolution de l'ordre européen
Parce qu'elle entraîna une rupture profonde avec l'ordre ancien, la Première Guerre mondiale apparaît encore aujourd'hui comme la véritable « matrice du XXe siècle ». Rompant avec le concert européen, qui reposait largement sur la défense concertée des intérêts des grandes puissances et sur la volonté de préserver l'équilibre des forces en Europe, la guerre de 1914-1918 et les traités qui en découlèrent prirent une tournure idéologique et prétendirent imposer un ordre international nouveau. Celui-ci se fondit sur des principes novateurs : sécurité collective, droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, souveraineté de tous les Etats, y compris des « petits », exigence libérale et démocratique, enfin, dans le domaine économique et politique. L'échec flagrant de ce système, dont la Seconde Guerre mondiale sonna le glas, n'a pourtant pas cessé depuis de traverser l'histoire du siècle qui s'achève.
Politique de dissuasion et guerre limitée
Il y a quelques années, les États-Unis prirent, sans même s'en apercevoir, une décision qui excluait la guerre préventive, du moins la politique de la guerre préventive. Cette décision fut prise sans que la question ait été véritablement discutée, en raison de l'unanimité qui régnait aux États-Unis contre l'éventualité d'une telle guerre.
Les conséquences stratégiques et politiques des armes nouvelles
Si je voulais résumer les problèmes de l'armement, je dirais qu'ils sont caractérisés par deux phénomènes. L'un est leur accélération au cours des siècles. On peut, grosso modo, distinguer un certain nombre de périodes. Pendant la première, qui a duré des millénaires, la destruction de l'homme par l'homme était, si j'ose dire, individuelle, depuis l'époque de la hache en pierre taillée jusqu'au projectile plein de la Révolution, engin qui, lorsqu'il atteignait son but, détruisait un homme.
L'Allemagne rattrapée par le conflit entre Israël et le Hamas
Les discours récents de Robert Habeck ont mis en lumière la complexité de la question de l'antisémitisme en Allemagne, mettant en avant des liens tant avec l'immigration qu'avec des éléments politiques internes.
Guerre entre Israël et le Hamas : les pistes envisagées pour la bande de Gaza à l'issue du conflit
Gaza : peut-on stopper la crise humanitaire ?
Retour sur la conférence humanitaire sur Gaza qui s’est tenue ce matin à Paris, à l’initiative d’Emmanuel Macron : Le président qui a appelé à un cessez-le-feu et à la mobilisation de la communauté internationale pour les civils de Gaza.
Guerre Israël - Hamas: pour les pays arabes, l'endiguement de la question palestinienne ne peut plus durer
Ils sont prêts à sortir du statu quo. La World Policy Conference, qui vient de se tenir à Abu Dhabi, a fait entendre un langage nouveau de la part de certains acteurs du monde arabe. L'émotion causée par le massacre du 7 octobre, les prises d'otages et la crainte pour les Gazaouis qui subissent les représailles d'Israël contre le Hamas font bouger les lignes.
Qu’est-ce que la «hasbara», cette «pédagogie» pro-Israël visant l’opinion internationale ?
Gaza, les offensives israéliennes continuent
Guerre Israël-Hamas : le «signalement stratégique», principale arme du porte-hélicoptères Tonnerre
Le navire amphibie, qui a appareillé mercredi de Toulon, a reçu pour mission d’apporter un soutien aux hôpitaux de Gaza. S'il est censé apporter un soutien aux hôpitaux de Gaza, submergés par les blessés de la riposte israélienne à l’attaque du Hamas du 7 octobre, l'usage du porte-hélicoptères amphibie (PHA) sert également à démontrer que la France compte encore dans la région.
Israël-Hamas : la bataille de l’émotion ?
Entre Daech et le Hamas, « les différences sont majeures »
Guerre Israël/Hamas : les États-Unis sont-ils encore le gendarme du monde ?
Soutenez une recherche française indépendante
L'Ifri, fondation reconnue d'utilité publique, s'appuie en grande partie sur des donateurs privés – entreprises et particuliers – pour garantir sa pérennité et son indépendance intellectuelle. Par leur financement, les donateurs contribuent à maintenir la position de l’Institut parmi les principaux think tanks mondiaux. En bénéficiant d’un réseau et d’un savoir-faire reconnus à l’international, les donateurs affinent leur compréhension du risque géopolitique et ses conséquences sur la politique et l’économie mondiales. En 2024, l’Ifri accompagne plus de 70 entreprises et organisations françaises et étrangères.