Proche-Orient
Analyse des facteurs de crise au Proche-Orient, transformé par la guerre en Syrie et la persistance du conflit israélo-arabe, et où les enjeux de souveraineté et de frontières compliquent les problématiques humanitaires.

Ukraine, Taïwan, Proche-Orient. L’interconnexion des conflits et leurs conséquences sur le monde
Agression de l’Ukraine par la Russie, menace de la Chine sur Taïwan, attaque d’Israël par le Hamas… L’environnement stratégique de l’Europe se voit fortement dégradé par toutes les récentes crises mondiales. Thomas Gomart, directeur de l'Ifri, analyse les trois nœuds géostratégiques où se joue notre avenir.
Guerre Hamas-Israël : Pourquoi les pressions internationales n'ont-elles pas plus d'effet ?
Dans le cadre de la guerre entre le Hamas et Israël, Benyamin Nétanyahou a rappelé récemment son refus d'appliquer des solutions imposées par la communauté internationale. Alors que les demandes de "cessez-le-feu" abondent, quel poids a la société internationale dans la résolution de ce conflit ?
L'IA au coeur de la stratégie israélienne à Gaza
À la fin du mois de novembre 2023, les autorités israéliennes indiquaient que, dans les 35 premiers jours du conflit à Gaza, elles avaient frappé plus de 15 000 cibles – soit trois fois plus qu’au cours des 51 jours qu’avait duré l’opération "Bordure protectrice", en 2014.
Quelques jours plus tard, le magazine d’investigation israélien +972 dévoilait une enquête révélant les raisons de ce rythme effréné : un programme informatique dopé à l’intelligence artificielle (IA) surnommé Habsora – l’Évangile en français – et fonctionnant comme une "usine à cible", 24 heures sur 24.
D’après l’article, ce système capable de traiter des masses de données très hétérogènes et issues de différentes branches du renseignement serait utilisé par Tsahal pour identifier les cibles potentielles de la campagne de bombardements, mais aussi pour estimer à l’avance le nombre de victimes civiles.
Israël - Hamas, 4 mois après, le conflit dans l'impasse ?
Le 7 octobre, le Hamas déclenchait une attaque contre Israël, entrainant la mort de 1 200 personnes. En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive qui a fait 27 708 morts. Doit-on craindre une régionalisation du conflit ? Comment réagit la communauté internationale ?
Interconnexion des conflits
Malgré les espoirs nourris par les démocraties après la Seconde Guerre Mondiale, malgré la tentative de construire un ordre international fondé sur le multilatéralisme et malgré la dissuasion nucléaire, la guerre ne cesse de se rallumer en de multiples points du monde, y compris aux portes de l’Europe.
Mort du numéro 2 du Hamas à Beyrouth : « Israël prend le risque d'une escalade avec le Hezbollah »
ENTRETIEN - La mort du numéro deux du Hamas à Beyrouth marque une nouvelle étape dans le conflit, alors que l’État hébreu renoue avec la politique d’assassinats ciblés, analyse la chercheur Amélie Férey.
« Pallywood » : en plein carnage à Gaza, le mythe des fausses morts palestiniennes
De comptes institutionnels hébreux à Christian Estrosi, plusieurs voix pro-israéliennes accusent le Hamas de mises en scène sordides. Une assertion rarement étayée, qui tend à déréaliser le bilan humain de la guerre à Gaza.
Guerre Israël-Hamas : Gaza livrée à l'indifférence internationale
Alors que l’ONU se désespère de ne pas voir émerger un consensus pour un cessez-le-feu, l’indignation exprimée par certains États à l’égard des pertes et dommages civils dans la bande de Gaza ne trouve pas d’écho concret.
Antisémitisme et liberté d'expression, les campus américains au cœur du débat
Beaucoup s'interrogent sur les réactions des milieux universitaires après les attaques du 7 octobre.
De Gaza a Moscou
Le 7 octobre 2023 a brisé un peu plus ce qu’il restait du système international mis en place en 1945. Fondé par les vainqueurs, au premier rang desquels figuraient les États-Unis, garants de son fonctionnement, ce système s’est construit sur un principe fondamental : la reconnaissance du caractère unique de la Shoah. En 1948, la création de l’État d’Israël fut une réponse collective et politique à la « solution finale » mise en œuvre par l’Allemagne nazie pour annihiler le peuple juif.
“En presque six ans de guerre en Syrie, la Russie a toujours soufflé le chaud et le froid”
Après six veto, Moscou a voté lundi 19 décembre la résolution du Conseil de sécurité permettant l’envoi d’observateurs à Alep. Les “surprises” font partie de la stratégie russe, explique Julien Nocetti, chercheur au Centre Russie/NEI de l'Ifri.
Alep : Pourquoi la Russie a finalement accepté la résolution de l’ONU ?
Un non ferme, qui s’est finalement transformé en oui. La Russie, qui soutient le régime du président syrien Bachar al-Assad, a finalement voté la résolution de l’ONU ce lundi, visant à déployer des observateurs onusiens à Alep pour y superviser les évacuations et évaluer la situation des civils. Elle avait annoncé dans un premier temps son intention d’y opposer son véto. 20 minutes analyse ce revirement.La Russie avait menacé d’y opposer son veto. « Nous ne pouvons laisser voter ce texte car c’est un désastre », a ainsi déclaré, dimanche, Vitali Tchourkine, l’ambassadeur russe à l’Onu. Il a estimé le plan français « impraticable et dangereux ». « Nous n’avons pas en soi de problème avec quelque sorte de supervision que ce soit », a-t-il déclaré. « Mais l’idée qu’on devrait leur demander [aux observateurs] de parcourir les ruines d’Alep-est sans préparation adéquate et sans informer quiconque de ce qui est en train de se passer équivaudrait à une catastrophe », a-t-il estimé.
Syrie : "Il y a à la fois une victoire et un affaiblissement de Bachar el-Assad"
Le régime de Bachar el-Assad est sur le point de reprendre la ville d'Alep, quelles en seront les conséquences ? Pour analyser la situation, Denis Bauchard, conseiller pour le Moyen-Orient à l'Ifri était invité de l'émission "On va plus loin", présentée par Sonia Mabrouk sur Public Sénat.
Certains candidats veulent se rapprocher de Vladimir Poutine et de Bachar Al-Assad
Israël-Palestine : une conférence inutile ?
Ce vendredi s'ouvre à Paris, à l'initiative de la diplomatie française, une Conférence Internationale visant à relancer le processus de paix entre Israël et la Palestine. L'Amérique de Barack Obama avait jeté l'éponge. La France de François Hollande (il s'agit plutôt d'une démarche pensée et voulue par Laurent Fabius lorsqu'il était en charge du Quai d'Orsay) reprend le flambeau et relève le défi. L'analyse de Dominique MOISI, conseiller spécial à l'ifri, parue dans Ouest-France.
« La Russie est en train de se livrer à une démonstration de force globale »
Thomas Gomart (Directeur de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI).) Historien et spécialiste de la Russie, Thomas Gomart vient de publier un rapport pour l’Institut de l’Entreprise sur « Le retour du risque géopolitique : le triangle stratégique Russie, Chine, Etats-Unis ».
Que cherche à démontrer la Russie en Syrie ?
La Russie cherche à transformer le plus rapidement possible son intervention militaire en bénéfice diplomatique. Elle est intervenue depuis le mois de septembre, créant un effet de surprise, et modifie le rapport de force sur le terrain en remettant en selle le régime alaouite. Elle a réussi à relancer un processus diplomatique à Vienne à l’automne pour le Moyen-Orient et voudra reproduire cela dans les relations euro-atlantiques. Du point de vue russe, Syrie et Ukraine sont correllés de manière très étroite. Dans les deux cas, il s’agit d’un recours à la guerre limitée pour façonner l’ordre international. La diplomatie russe veut montrer que les Occidentaux se sont trompés.
Tous les moyens sont bons ?
A Paris, après les attentats du 13 novembre, on a pensé pouvoir s’entendre avec les Russes. Le problème est que la Russie est en train de se livrer à une démonstration de force globale qui s’observe en Syrie, en Ukraine, mais aussi dans le déploiement de forces navales et aériennes pour tester la solidité de l’Otan. La Russie veut exploiter le vide produit par le retrait américain d’Europe et du Moyen-Orient. Elle accentue le désarroi européen en soutenant des partis anti-establishment, comme le Front National en France, ou en renforçant les flux migratoires avec ses interventions. Un phénomène dont elle se sent elle-même victime, car elle a accueilli un million de personnes après les événements en Ukraine. Les Russes sont contre le multiculturalisme. Il pensent plus en termes de coexistence de civilisations qu’en termes de métissage.
La montée des tensions entre Ankara et Moscou devient très dangereuse ?
La situation est explosive entre la Russie et la Turquie et par voie de conséquence entre la Russie et l’Otan. La cohésion de l’Otan peut être en effet plus facilement testée avec la Turquie qu’avec les pays Baltes. Les leaderships d’Erdogan et de Poutine sont comparables et les deux régimes ont aussi leurs similitudes en termes d’organisation civilo-militaire. La Russie pointe les contradictions fondamentales de la Turquie, c’est à dire l’ambivalence du soutien d’Erdogan aux Frères musulmans comme le fait qu’il combat les Kurdes avant de combattre l’Etat Islamique. Les Russes sentent l’embarras très fort des capitales européennes et américaine vis-à-vis d'Erdogan.
Risque-t-on un conflit beaucoup plus étendu ?
L’histoire montre que les logiques d’alliances peuvent être un facteur déclenchant. C’est une situation très dangereuse. Nous sommes dans une fin de mandat américain, avec des leaders européens très en retrait, dont Angela Merkel affaiblie par la question des réfugiés. La crise en Syrie a permis à Moscou de se remettre dans un dialogue direct avec Washington, ce qui est l’obsession de Vladimir Poutine. La question est de faire redescendre la tension.
Dimitri Medvedev a reparlé de guerre froide. Est-ce approprié ?
La Russie renoue avec un travail d’influence et de propagande très systématique, qui est couplé à sa démonstration de force. Elle veut forger sa propre narration sur les affaires internationales. Ce n’est pas une nouvelle guerre froide dans le sens où il y a une volonté russe de s’intégrer dans l’économie mondiale et que la capacité d’entraînement de la Russie sur un bloc reste faible. Mais il y a des éléments de confrontation idéologique avec, par exemple, le rapprochement avec la Chine sur le concept de capitalisme d’Etat. Il y a une volonté d’accélérer la « désoccidentalisation » du monde. L’utilisation de cette formule par Medvedev traduit le durcissement idéologique de Moscou. Poutine fait le choix de la guerre limitée, quand son économie est en pleine récession. C’est un choix très russe de donner plus d’importance à sa dépense militaire que ne l’autorise son potentiel économique. L’empreinte de la Russie n’a cessé de se rétrécir sur la scène internationale depuis 40 ans, et c’est sans doute pourquoi elle est si démonstrative.
Virginie Robert
"Cessation des hostilités" en Syrie : espoir ou leurre?
La "cessation des hostilités" en Syrie sur laquelle sont tombés d'accord les Etats-Unis et la Russie cette nuit est-elle crédible ? Thomas Gomart, directeur de l'Ifri, estime qu'avec l'accord entre les États-Unis et la Russie concernant la Syrie, "la Russie parvient indiscutablement à ses buts et arrive à obtenir quelque chose en termes diplomatiques"... "Le conflit est polymorphe. Ce que permet la Syrie à la Russie, c'est de rétablir une relation presque spéciale avec Washington, alors même qu'elle a été isolée après l'annexion de la Crimée" poursuit Thomas Gomart. "On est à un moment très particulier où la Russie fait preuve d'une démonstration de force, non seulement en Syrie mais au delà"...
Terrorisme, réfugiés, PKK : Erdogan face au défi sécuritaire
Table ronde d'actualité internationale en partenariat avec Libération : Terrorisme, réfugiés, PKK : Erdogan face au défi sécuritaire. Avec Dorothée Schmid, Emre Demir et Marc Sémo.

Si Poutine s'enlise en Syrie...
En l'espace de quelques semaines, Moscou a déjà atteint l'un de ses objectifs : stopper le recul de l'armée syrienne, consolider Bachar al-Assad et relancer une dynamique du côté du pouvoir syrien, revenu dans le jeu diplomatique. Au-delà, l'objectif est géostratégique. "La Russie effectue une démonstration de force à destination des Européens, pour mieux leur prouver leur incapacité à projeter une armée au-delà de leurs frontières, observe Julien Nocetti, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri).

La guerre en Syrie, un conflit international d'un nouveau genre
Pour Julien Nocetti, cette intervention [de la Russie] «sans mandat onusien mais “à la demande de l’État syrien” constitue, en outre, une forme de pied de nez aux Américains en matière d’interventionnisme». Il précise: «Le langage utilisé par Moscou pour justifier son opération militaire emprunte d’ailleurs à la terminologie utilisée par les Américains pour décrire leur invasion de l’Irak [en 2003]».
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